Intervention
Austérité
« maintenant,
ça suffit »
Depuis
le 14 janvier, François Hollande, Président de la République,
multiplie les déclarations et annonces autour de ce qu'il appelle le
« Pacte de responsabilité ».
Soyons
franc et direct. Pour nous, ce pacte est, lorsqu'on est poli comme le
sont les Economistes atterrés, un « Pacte
d'irresponsabilité » ; pour d'autres, peut-être un peu
moins poli, il s'agit simplement d'un vulgaire « marché de
dupes ».
Cet
arrangement entre François Hollande et Pierre Gattaz, patron du
Medef, n'est rien d'autre que le dernier avatar de la politique
d'austérité, menée étendards au vent par le gouvernement de
Jean-Marc Ayrault
depuis mai 2012, avec le soutien de la majorité PS/EELV à la
Chambre des députés comme au Sénat.
Vous
allez me dire : « mais qu'à à faire la politique
nationale, fût-elle d'austérité, dans nos élections municipales
? »
Je
répondrai, en vous demandant si l'annonce de la suppression de
50 milliards d'euros, d'ici 2017, de dépenses publiques au
détriment des services publics, de la protection sociale et des
collectivités locales – pour environ 10 milliards –
ne devrait pas nous concerner. Nous inquiéter.
Est-ce
parce que cela ne nous concerne pas ? Nous, les habitants –
pardon, les électeurs – des communes, que monsieur François
Hollande a prévu de faire voter ce « Pacte » au mois
d'avril … Un mois après les élections municipales… Mais de quoi
a-t-il peur ?
Je
rappelle qu'en 2014, ce sont déjà 15 milliards d'euros d'économies,
soit 4 % des dépenses collectives qui ont été supprimées.
Une
austérité encore renforcée, au moment même où les besoins des
populations s'accroissent, où le chômage ne cesse de ne pas vouloir
baisser, où la précarité fait des ravages, où l'Etat se décharge
sur nous de pans entiers de ses attributions sous la très
technocratique expression de « transfert de charges ».
Non
seulement, il ne les compense pas, mais il en rajoute dans
l'étranglement des communes.
Avec
ces dizaines de milliards d'euros en moins pour nos collectivités
locales, comment nos communes, et pour nous Privas et sa communauté
d'agglomération, vont-elles pouvoir faire face à cette saignée et
gérer les budgets ?
La
réponse, là-aussi, paraît malheureusement évidente. Soit, nous
devrons baisser les services rendus aux populations, soit augmenter
les impôts, soit accroître l'endettement. Ou alors, les trois
ensemble !
Sauf
à entrer en Résistance, comme ont pu le faire dans le passé, des
villes gérées par le PCF. Ce temps serait-il révolu ?
Pour
le cas où, nous, élus municipaux, nous ne serions justement pas
enthousiastes à l'idée de gérer la pénurie, monsieur Hollande
nous fait un cadeau supplémentaire : le « conseil
stratégique de la dépense ». Excusez du peu et du pompeux.
Son
objectif, derrière la baisse des dépenses, est de décider à la
place des élus locaux des économies, évidemment « intelligentes »,
à faire. Qui verrait encore là de beaux cadeaux au grand patronat
ne serait que malveillant…
Il
va de soi, que Privas 2014, Cap à gauche refuse la dictature
de cette instance antidémocratique et défend le droit pour le
conseil municipal de faire ses propres choix budgétaires.
Un
autre aspect, moins connu, de l'austérité gouvernementale est la
décision violente de se désengager du secteur associatif.
Le
budget 2014 se traduit par 30 000 à 40 000 pertes
d'emplois dans ce secteur pour la seule année en cours.
Privas
qui compte un fort réseau associatif verra l'un de ses atouts
condamné au recul ou à la disparition. Combien d'associations
vont-elles licencier leurs permanents, mettre la clé sous la porte ?
Sans
compter la dégradation des conditions de travail, l'augmentation des
souffrances, la destruction du lien social, du lien associatif local.
Qui
va devoir gérer les conséquences, en terme d'urgences sociales, de
cette décision calamiteuse ? La commune bien-sûr !
Vous
l'aurez compris, ce « pacte de responsabilité » –
plus qu'un pacte de rigueur – est un acte fort de la stratégie
gouvernementale d'abandon de la politique de la gauche.
Rappelons-nous
que l'un des héritages historiques de toute gauche était,
justement, la culture territoriale en faveur de politiques locales
construites pour compenser les effets des crises ou des tares les
plus voyantes du système économique capitaliste, par de solides
filets sociaux.
A
ce stade de mon intervention – vous ne m'en voudrez pas, je
l'espère –, mais il faut que je vous fasse part de mon inquiétude
pour la santé de quelques-uns de nos camarades.
Avec
leur ralliement, dès le premier tour, à la liste menée par Yves
Chastan, encore sénateur-maire, et signataire de toutes ces lois qui
depuis trois ans conduisent « le pays dans le mur »
pour citer ces camarades, je crains de quelques tendances au
développement de troubles schizophréniques ou d'un écartèlement
douloureux…
Ils
nous disent « refuser que soit appliqué la double peine aux
Privadois : austérité au plan national et politique anti-sociale au
plan local » Mais cette double peine, avec tout ce que
cette austérité impose aux communes, les Privadois la vivront au
quotidien avec un maire, toujours sénateur, qui appliquera
localement ce qu'il a voté au Sénat.
Alors
OUI, pour que nous puissions agir, fédérer les formidables énergies
de notre ville, mettre fin au déclin, ouvrir l'espoir pour une
ville de droit au service du bien commun – de l'Humain
d'abord –, avec Privas 2014, Cap à gauche, je
serai mobilisé contre les politiques d'austérité qui rendent les
fins de mois si difficiles aux Privadois et creusent les inégalités
sociales et territoriales.
Je
m'engage devant vous, aujourd'hui, à dire « Maintenant, ça
suffit » … et à mettre ma détermination au service des
Privadois, de l'emploi, et pour une ville où le bon vivre sera de
retour dans une démocratie de proximité active, pleine et fière
d'elle.
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