vendredi 21 mars 2014

La rencontre citoyenne du 18 mars: les textes, la suite !

Voici la suite des textes argumentés, avec un papier très fort de Patrice MOINGEON.


Intervention Austérité
« maintenant, ça suffit »


Depuis le 14 janvier, François Hollande, Président de la République, multiplie les déclarations et annonces autour de ce qu'il appelle le « Pacte de responsabilité ».
Soyons franc et direct. Pour nous, ce pacte est, lorsqu'on est poli comme le sont les Economistes atterrés, un « Pacte d'irresponsabilité » ; pour d'autres, peut-être un peu moins poli, il s'agit simplement d'un vulgaire « marché de dupes ».
Cet arrangement entre François Hollande et Pierre Gattaz, patron du Medef, n'est rien d'autre que le dernier avatar de la politique d'austérité, menée étendards au vent par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault depuis mai 2012, avec le soutien de la majorité PS/EELV à la Chambre des députés comme au Sénat.
Vous allez me dire : « mais qu'à à faire la politique nationale, fût-elle d'austérité, dans nos élections municipales ? »
Je répondrai, en vous demandant si l'annonce de la suppression de 50 milliards d'euros, d'ici 2017, de dépenses publiques au détriment des services publics, de la protection sociale et des collectivités locales – pour environ 10 milliards  – ne devrait pas nous concerner. Nous inquiéter.
Est-ce parce que cela ne nous concerne pas ? Nous, les habitants – pardon, les électeurs – des communes, que monsieur François Hollande a prévu de faire voter ce « Pacte » au mois d'avril … Un mois après les élections municipales… Mais de quoi a-t-il peur ?
Je rappelle qu'en 2014, ce sont déjà 15 milliards d'euros d'économies, soit 4 % des dépenses collectives qui ont été supprimées.
Une austérité encore renforcée, au moment même où les besoins des populations s'accroissent, où le chômage ne cesse de ne pas vouloir baisser, où la précarité fait des ravages, où l'Etat se décharge sur nous de pans entiers de ses attributions sous la très technocratique expression de « transfert de charges ».
Non seulement, il ne les compense pas, mais il en rajoute dans l'étranglement des communes.
Avec ces dizaines de milliards d'euros en moins pour nos collectivités locales, comment nos communes, et pour nous Privas et sa communauté d'agglomération, vont-elles pouvoir faire face à cette saignée et gérer les budgets ?

La réponse, là-aussi, paraît malheureusement évidente. Soit, nous devrons baisser les services rendus aux populations, soit augmenter les impôts, soit accroître l'endettement. Ou alors, les trois ensemble !
Sauf à entrer en Résistance, comme ont pu le faire dans le passé, des villes gérées par le PCF. Ce temps serait-il révolu ?
Pour le cas où, nous, élus municipaux, nous ne serions justement pas enthousiastes à l'idée de gérer la pénurie, monsieur Hollande nous fait un cadeau supplémentaire : le « conseil stratégique de la dépense ». Excusez du peu et du pompeux.
Son objectif, derrière la baisse des dépenses, est de décider à la place des élus locaux des économies, évidemment « intelligentes », à faire. Qui verrait encore là de beaux cadeaux au grand patronat ne serait que malveillant…
Il va de soi, que Privas 2014, Cap à gauche refuse la dictature de cette instance antidémocratique et défend le droit pour le conseil municipal de faire ses propres choix budgétaires.

Un autre aspect, moins connu, de l'austérité gouvernementale est la décision violente de se désengager du secteur associatif.
Le budget 2014 se traduit par 30 000 à 40 000 pertes d'emplois dans ce secteur pour la seule année en cours.
Privas qui compte un fort réseau associatif verra l'un de ses atouts condamné au recul ou à la disparition. Combien d'associations vont-elles licencier leurs permanents, mettre la clé sous la porte ?
Sans compter la dégradation des conditions de travail, l'augmentation des souffrances, la destruction du lien social, du lien associatif local.
Qui va devoir gérer les conséquences, en terme d'urgences sociales, de cette décision calamiteuse ? La commune bien-sûr !

Vous l'aurez compris, ce « pacte de responsabilité » – plus qu'un pacte de rigueur – est un acte fort de la stratégie gouvernementale d'abandon de la politique de la gauche.
Rappelons-nous que l'un des héritages historiques de toute gauche était, justement, la culture territoriale en faveur de politiques locales construites pour compenser les effets des crises ou des tares les plus voyantes du système économique capitaliste, par de solides filets sociaux.

A ce stade de mon intervention – vous ne m'en voudrez pas, je l'espère –, mais il faut que je vous fasse part de mon inquiétude pour la santé de quelques-uns de nos camarades.
Avec leur ralliement, dès le premier tour, à la liste menée par Yves Chastan, encore sénateur-maire, et signataire de toutes ces lois qui depuis trois ans conduisent « le pays dans le mur » pour citer ces camarades, je crains de quelques tendances au développement de troubles schizophréniques ou d'un écartèlement douloureux…
Ils nous disent « refuser que soit appliqué la double peine aux Privadois : austérité au plan national et politique anti-sociale au plan local » Mais cette double peine, avec tout ce que cette austérité impose aux communes, les Privadois la vivront au quotidien avec un maire, toujours sénateur, qui appliquera localement ce qu'il a voté au Sénat.

Alors OUI, pour que nous puissions agir, fédérer les formidables énergies de notre ville, mettre fin au déclin, ouvrir l'espoir pour une ville de droit au service du bien commun – de l'Humain d'abord –, avec Privas 2014, Cap à gauche, je serai mobilisé contre les politiques d'austérité qui rendent les fins de mois si difficiles aux Privadois et creusent les inégalités sociales et territoriales.
Je m'engage devant vous, aujourd'hui, à dire « Maintenant, ça suffit » … et à mettre ma détermination au service des Privadois, de l'emploi, et pour une ville où le bon vivre sera de retour dans une démocratie de proximité active, pleine et fière d'elle.



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